Le mot mythologie est emprunté au grec muthologia, formé de muthos (récit) et logia (discours). La mythologie est l'étude des mythes et de leurs significations. Elle désigne l'ensemble des récits mythiques liés à une civilisation, une culture ou une religion.
Le mythe est une histoire sacrée. Il relate l'origine du monde, des dieux, des animaux, des plantes et de l'homme. Il met en scène des êtres divins ou surnaturels. Le mythe est aussi un moyen pour exprimer les principes et les valeurs d'une société d'une façon détournée et embellie. Il relève donc de l'imaginaire populaire et il est transmis oralement d'une génération à une autre. Toutes les cultures ont développé leurs propres mythes se composant des récits de leur Histoire, de leurs religions, et de leurs héros.
Les mythes légitiment les fondements culturels d'une tribu, d'une ville ou d'une nation en les reliant à des vérités universelles (1). Il est notable que les Anciens Grecs confondaient les événements de la mythologie avec ceux de l'Histoire. Ainsi, l'Iliade et l'Odyssée étaient considérées comme des événements historiques. De même que les mythes justifient aussi l'occupation d'un territoire par un peuple particulier.
La mythologie grecque, tout comme la mythologie romaine comprend environ 30 000 dieux, déesses, demi-dieux, héros ou autres divinités inférieures. Chaque puissance naturelle, mais aussi chaque réalité locale, est symbolisée par une divinité tantôt salutaire tantôt nuisible. De plus il existe des sources multiples et divergentes sur l'histoire des divinités. Certaines étaient communes à toute la Grèce, d'autres n'étaient adorées que localement. Ce qui explique la profusion de versions et de variantes quant à la généalogie des dieux et des déesses.
Dans la mythologie grecque, les dieux sont anthropomorphes. Bien que certains d'entre eux semblent avoir un certain sens de la justice, d'autres peuvent se montrer mesquins, voire même rancuniers. La faveur des dieux est gagnée par des sacrifices, mais ceux-ci ne garantissent rien; en effet, les dieux de l'Olympe sont réputés pour leur changement d'humeur ; leurs colères sont terribles et leurs amours peuvent être tout aussi versatiles et dangereuses. Néanmoins, le comportement des dieux et des déesses de l'Olympe tient éloigné l'homme antique de tout sentiment de culpabilité. Les religions premières sont dépourvues de dogme et de livres. Les dieux laissent toute liberté d'action à l'homme. Il arrive même à ces derniers de rivaliser avec leurs créateurs.
Contrairement aux religions monothéistes, qui après avoir tué tous les dieux et les déesses, ont adopté et recyclé Zeus/Deus/dieu pour en faire une puissance célibataire endurci, un dieu tournant vers le bien et le mal... Le dieu monothéiste est considéré comme le seul et unique Dieu, omnipotent, omniprésent, omniscient et parfait. Le croyant monothéiste pense que son dieu est le seul vrai. De fait, les religions polythéistes sont dévalorisées et déclarées mensongères et païennes. Pourtant les livres « sacrés » des religions monothéistes s'enracinent tous dans la tradition des religions premières et les récits qui les soutiennent constituent bel et bien des mythologies. Mais il est toutefois difficile de parler de mythologie à propos de ces religions dites contemporaines ou monothéistes, terme que les croyants sont tout disposés à considérer comme une attaque contre leur foi. Ils vous accuseraient même d'intolérance envers leur religion.
N'est-il pas sage à l'homme d'aujourd'hui, au vu de ces luttes écologiques pour la sauvegarde de la planète, de revenir aux fondamentaux, autrement dit, aux religions premières ? Les religions de la terre, des forêts, de l'eau... celles qui rapprochent l'homme de la nature, des campagnes, des mers, des fleuves... les religions de la vie, de la verdure, des sommets... rendons la mer à Poséidon, les champs à Déméter, les fêtes à Liber, l'amour à Vénus, les forêts à Artémis, l'art à Apollon, la technologie à Héphaïstos, la sagesse à Minerve, les morts à Hadès et le ciel à Jupiter.
Et le monde n'en sera que plus beau, du moins plus poétique.
Ameziane Kezzar et Mohand Lounaci