Un athée, dans un village kabyle, ressemble à cet intellectuel chômeur, qui a lu tous les livres, qui sait beaucoup de choses, qui s'occupe du courrier de tout le monde... mais qui n'a pas d'argent. Le seul à qui l'unique commerçant du village ne fait pas crédit.
Notre intellectuel est très aimé au village. Son seul ennemi reste le commerçant. Le commerçant qui vend très cher, qui trafique ses marchandises, qui refile aux habitants du village des produits périmés, qui n'hésite pas à humilier ceux qui achètent à crédit, qui profite des femmes qui n'ont pas de quoi payer....
Notre intellectuel n'hésite pas à le dénoncer. Tout le monde l'écoute, lui donne raison, mais personne ne le suit. Le commerçant tient seul boutique au village et les villageois achètent chez lui, même s'ils le font à contre-coeur.
Par miracle, notre intellectuel gagne au loto, et décide d'ouvrir un super-marché au village. Il vend de la marchandise plus fraîche, moins chère, et reçoit ses concitoyens avec beaucoup de gentillesse et de considération. Quelques jours plus tard, l'ancien commerçant a fini par déposer le bilan, il ferme sa boutique et se retrouve noyé dans de sérieuses dettes.
Le Monothéisme fonctionne comme cette unique boutique du village. Tant qu'il n'a devant lui que des athées, il ne risque absolument rien. Le monothéisme islamique, non seulement méprise les athées, mais pire, il ne les reconnait même pas. Un athée pour les Musulmans n'est pas perdu. Allah le remettra un jour dans le droit chemin. En revanche, un Musulman qui change de religion, là, c'est comme un bon client qui change de boutique, il est perdu à jamais. L'Islam ne redoute pas les athées, il redoute les autres religions. Parce qu'une autre religion a ses propre symboles, ses propres interêts, ses propres lieux saints, son propre marché, en résumé, sa propre politique... Et les Romains et les Grecs ne s’y trompaient pas quand ils considéraient la dimension économique des cultes et des rites (voir la richesse de Delphes, de Délos ou d’Olympie…)
Les Kabyles méritent de connaître autre chose que l'Islam. Cela fait quatorze siècles que cette boutique a régné seule dans nos villes et villages, à nous vendre la même marchandise, parfois avariée et à prix d'or. Elle nous propose même de la pisse de chameau. Pourquoi ne pas ouvrir le marché aux autres croyances comme le Paganisme méditerranéen ancien, la religion de la terre, la boutique qui vend les produits du terroir, la boutique qui vend bio.
Accueille Anzar et les autres divinités anciennes, ô Kabyle, elles sont les seules qui te connaissent, qui connaissent ta terre et qui te veulent du bien.