La naissance d'Apollon
La fable nous raconte la naissance du dieu Apollon, car, d'après la mythologie, Apollon a eu un commencement. Il est le fils des amours de Zeus et d'une des déesses de secong rang, Latone ou Latona.
Longtemps Héra, l'épouse légitime du Maître des dieux, s'accomoda de l'infidélité de Zeus, ce n'était pas la première. Mais lorsqu'elle connut la grossesse de sa rivale, elle devint furieuse, et la chassa du Ciel. Elle fit même promettre à la Terre de lui refuser tout asile.
Latone erra longtemps, brisée de fatigue, en proie à la terreur. De loin, Zeus et son frère Poséidon veillaient sur elle, et elle put enfanter à Délos, miraculeusement surgie des ondes.
Selon l'hymne à Apollon, quand Latone aborde à Délos, elle l'apostropha ainsi:
"Oh ! si tu voulais consentir, Délos, à être la demeure de mon fils Apollon. Oh ! si tu voulais bien recevoir un temple qui t'enrichirait... D'autres ne viendront pas te chercher comme je fais, sois en certaine... Jamais sans doute, tu ne nourriras des boeufs ni des moutons en abondance, et, ne portant ni blé ni vigne, tu ne tireras jamais rien de ce qui pousse sur ton sol, tandis qu'un temple élevé à l'archer Apollon attirera chez toi les pelerins en foule, menant en cortège les hécatambes, dont la graisse ne cessera de fumer, sur les autels. Ainsi rien ne t'empêcherait de nourir des habitants, des biens venus de mains étrangères, que la terre ne te donnera pas."
Délos l'infertile accepta de devenir la terre natale d'Apollon et se prépara à accueillir le dieu nouveau. Non seulement l'île se stabilisa et mais elle devint surtout l'une des îles les plus riches du monde grec grâce aux pélerins qui venaient de partout visiter et déposer des biens dans le temple d'Apollon.
Ce discours, tenu par Létone à l'adresse de l'île de Délos, nous aurions pu le tenir, nous les Kabyles, à la Kabylie. Remettre Anzar dans le jeu, lui construire des temples, reinventer et repeupler le Ciel kabyle pourrait rendre économiquement beaucoup de service à la Kabylie. Des temples d'Anzar pourront, comme le temple d'Apollon à Délos, attirer du monde. Une occasion pour les visiteurs de déposer des biens sur les autels de ces temples. Une source d'argent pour toute la Kabylie. Un impôt direct que les Kabyles pourront soulever pour construire et sauvegarder la Kabylie.
Pour le moment, la religion n'apporte rien économiquement à la Kabylie, proprement dite, même les saints et les Zaouia ne profitent qu'à quelques familles puis à l'Etat algérien. Tout l'argent du culte de la Kabylie va dans le trésor du ministère des affaires religieuses, sans oublier l'argent de ceux qui se rendent à la Mecque, là, ils le versent carrément à l'Arabie Saoudite.
Il faut savoir rentabiliser ses divinités, et Anzar, ainsi que les autres divinités antiques, pourront bien nous rendre service. C'est dans ce sens que l'on peut dire que dieu est avec nous, que dieu aide, que dieu est là pour ses enfants... Voilà donc pour le volet économique.
Instaurer une autorité suprème
L'élite culturelle Kabyle, en se référant à la démocratie universelle et au laïcisme français, supposé kabyle, nous prive de tout appui spirituel et religieux qui peut servir dans les moments difficiles. En mettant Allah au-dessus de tout, les Musulmans n'ont rien à craindre, même en perdant les meilleurs d'entre eux à la guerre, ils ont toujours la puissance suprème, l'intouchable, qui veille sur eux. On peut tuer tous les Musulmans, mais personne ne pourra tuer Allah.
C'est dans ce sens que les Kabyles doivent réhabiliter Anzar, un dieu au-dessus de tout : corruption, traîtrise, mort... Une divinité qui constituera pour nous un dernier recours, une échappatoire quand nous n'arrivons pas à nous unir derrière un chef. Un dieu qui pourra nous unir à chaque évènement de la vie : rassemblement politique, fêtes, enterrements, enfin toutes les occasions de la vie où nous avons besoin d'une aide surnaturelle.
Encore une fois, Allah ne travaille pas pour nous, au contraire, il est du côté de nos oppresseurs. Chaque fois que ces derniers tuent l'un des nôtres, nous nous sentons impuissants, même anéantis au point de nous résigner et de déposer les armes. Pourquoi ne nous donnerions nous pas, nous aussi, une autorité supérieure que personne ne pourra atteindre même en atteignant tous les Kabyles, même en tuant les meilleurs des enfants de Kabylie. Anzar sera toujours là pour les venger et pour nous réarmer de courage et de volonté.
Même dans les moments politiques difficiles, les moments de doute, Anzar sera là pour nous rassurer, pour nous maintenir unis et mobilisés.
Nous n'avons donc besoin ni de superman, ni de super héros, ni de révolutionnaire, nous avons besoin d'un réference immortelle, puissante et omniprésente. Une réference d'intégrité, de justice et de pouvoir.
Nous finirons avec cette anecdote, à propos de Rémus et de Romulus. Ils étaient des brigands, des voleurs malhonnêtes qui mettaient à sac les villes et villages, mais le jour, où leur père adoptif leur a appris, sur son lit de mort, qu'ils n'étaient pas ses enfants, mais plutôt ceux de Mars, dieu de la guerre. Les jumeaux ont tout de suite cessé leur vie de brigands, ils sont allés, comme de véritables enfants de dieu, défier les rois, mieux, bâtir la ville éternelle et même davantage, rendre possible un Empire.
Osons comme Rémus et Romulus, enfants d'Anzar !