
Imezwura-nneγ ttgen aṭas n wazal i tmeddurt d wayen sen-d-yezzin. Ttidiren s wayen sen-d-tefka tmurt, degmi ḥemlen akal, ttjuṛ, abeḥri yelhan, lmal, ifṛax, aman. Nnan-d zik-nni, imezwura-nneγ, am nutni am yegduden n wagerkal, ttamnen s Yiṭij. Ma tegrem tamawt, ad tafem mazal ar ass-a, llan wagad yettgalen s teḥbult n Yiṭij. Acimi ttamnen imezwura-nneγ s teḥbult n Yiṭij? Imezwura-nneγ ssnen d acu i d azal n Yiṭij. Zṛan d netta i d tudert. Zṛan lammer ad yexsi yiṭij, d ayen, ad tenger ddunit. Zran lammer ulac Iṭij, ur tettili ara tudert, ur tettili ara ddunit. Iṭij, neγ tiṭ n igenni (akka i s-yeqqar Ayskulus, amyaru agrikki) d netta, γer imezwura-nneγ, i d bab n tudert. Assagi, ula d imusnawen imeqranen di ddunit nnan-t-id, ammer ad yexsi Yiṭij, ad tenger ddunit. Ammer mačči d Iṭij, ur tettili ara tudert dagi di lqaεa. D netta i yettaken tudert i kulci, d netta i yettaken afud i kulci.
Imezwura-nneγ ttamnen s Yiṭij d Tziri, imi ẓran d akken sin-agi d nutni i d tiliwa n tafat. Tafat n yiṭij d ass. S yes-s i nettwali ccbaḥa n ddunit, tizegzewt n igenni d yilel, tizegzewt n lexlawi, iseγma n ijeğğigen d teslit n Wanẓar, d wayen akk yelhan i tmuγli. Tiziri, nettat d taknit n Yiṭij, s yes-s i nettwali deg yiḍ. D nettat i yeskanen abrid i yiminigen n yiḍ.
Ma nger tamawt γer yedles n Yigirikkiyen d Iṛumaniyen, ad anaf Iṭij d Tziri, uγalen γer-sen d Igennawen : Iṭij yuγal d Apullun neγ Fibbus, agennaw n tafat; ma d Tiziri, nettat, tuγal d Artimis neγ d Dyana, tgennawt n ṣṣyada. Akniwen-agi llan deg yiwet n tmesaεṛaqt s teqbaylit. Tamesεṛaqt-agi, atah wamek i tt-ttawin imezwura-nneγ : «Mara yekcem Sulas, Tawes ad d-teffeγ; mara tekcem Ṭawes, Sulas a d-yeffeγ». Iṭij d Tziri. Sulas d Ṭawes. Sulas d Iṭij s tlaṭinit, ma d Ṭawes d agennaw s tegrikkit. Iṭij d Tziri : Sulas d Ṭawes γer Leqbayel, Apullun d Aṛtimis γer Yegrikkiyen, Apullu d Dyana γer Ilaṭiniyen neγ Iṛumaniyen.
Imezwura-nneγ ttidiren d tegnac. Yal tagnect d acu d-tettawi. Ssnen d acu i d azal n wesru neγ n lweqt. Zṛan melmi ilaq ad megren, melmi ilaq ad meglen, melmi ilaq ad ẓẓun, melmi ilaq ad kerzen, melmi ilaq ad srewten. Ssnen ad steqsin aggur d yetran. D nutni i sen-d-yettmalen d acu ilaq a t-gen, melmi ilaq t-gen.
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Sol Invictus
Cette scène se déroule dans les années 70 à Tajmaεt (assemblée) dans un village kabyle
Un vieux, fier de son fils, étudiant à Alger, rapporte à ses amis le discours ce qu’il lui a dit à propos du roi Massinissa. Que Massinissa était l'ancêtre des Kabyles et de tous les Berbères, qu'il avait instauré en son temps un grand royaume, qu'il avait unifié tous les Berbères...
A la fin de son discours, l'imam du village, présent ce jour-là, interpelle le vieux : "Sais-tu au moins que ton roi Massinissa n'a pas épousé l'Islam ? Cela, ton fils ne te l'a pas dit, je suppose." Fou de rage, le vieux rentre à la maison et admoneste son fils en lui interdisant dorénavant de lui parler de ces ancêtres mécréants et ignorants.
Voilà comment les Berbères sont devenus les bourreaux de leur propre histoire. A l'image de ce vieux, presque honteux de descendre d'un ancêtre païen, fût-il roi. L'islam, pour nos parents et nos proches ancêtres, est la vérité vraie, et on leur a fait croire que la vie a commencé par lui et finira avec lui. Combien de fois n'avons-nous pas entendu nos parents dire que nos ancêtres étaient des ignorants car il ignoraient l'islam. Quand ils nous rappelaient les grands hommes historiques, ils ne citaient que les chefs de guerre islamiques, notamment Sidna Ali[1] . Celui qui a dit: "Ad siwḍeγ idammen ḥacama d ddayer uεudiw/Je verserai du sang jusqu'à ce qu'il atteigne la selle de mon cheval."
Beaucoup de Kabyles répétent cette expression, jusqu'à nos jours. Et on feint d’oublier que le général Aoqba, bourreau de la reine Dihia, dite Kahina, mère des Berbères, était un descendant de Sidna Ali. Mais peu importe, Dihia, pour nos proches ancêtres était une sorcière, c'est ce que les Arabo-islamistes, les enfants d'Allah et du prophète, ont dit d'elle. Et puis la reine Dihia, n'est-elle pas pire, pour le Kabyle automatiquement islamisé, que Massinissa ? Elle, qui a combattu l'islam, la religion qui nous a apporté la lumière.
Et pourtant, une certaine volonté retrouvée chez certains Kabyles, notamment païens, agnostiques ou athées, se fait jour pour enfin réhabiliter l'histoire ancienne des Berbères, celle d'avant l'islam. Mais face à eux, certains intellectuels kabyles, attachés à la langue arabe et à la civilisation islamique, légitiment l’idéologie de leurs maîtres non-avoués, et ils nous racontent sans sourciller, comme s'ils en avaient été les témoins privilégiés, que la reine Dihia, avant de mourir... (ils évitent bien entendu de dire tuée par les Arabo-islamistes) a demandé à ses enfants d'épouser l'islam.
Voyez-vous, le Berbère trouve toujours une raison pour se soumettre à son maître, venu d'Arabie. Le vieux de l'assemblée est prêt à chasser[2] son fils de la maison s'il continue à lui parler de ses ancêtres païens. Les Berbères, à l'image de ce vieux, ont chassé de leur mémoire tout ce qui les lie à ce lointain passé, à leurs ancêtres non-musulmans, dont ils ont honte. Voilà comment l'islam a réussi, non seulement à faire oublier aux Berbères leur histoire, et pire, à leur faire revendiquer et défendre celle qui les a toujours reniés et abaissés au rang de sauvages et de barbares.
Nos ancêtres, des djouhala[3]
Il est clair que les monothéistes ne manquaient pas de qualificatifs pour désigner nos lointains ancêtres païens: «ignorants », « barbares » et autres qualificatifs dégradants et dévalorisants, comme «adorateurs de soleil ou de pierres», et d'autres inepties du même acabit. A entendre ce genre d'appellations, pour le Berbère, ou le Kabyle lambda, ce genre de croyances, citées de façon ironique par les détenteurs du monothéisme, sonnent fausses et semblent manquer de sens par rapport à la croyance en un Dieu unique, omniscient et omniprésent, créateur de l'univers et de tout le reste...
Contrairement à ce que nous entendons ici et là, la différence entre les croyances anciennes et actuelles, autrement dit entre le polythéisme et le monothéisme, n'est pas seulement le nombre de divinités; mais bien plus profondément une question de différence fondamentale de culture et de croyance, entre les peuples du Moyen Orient et de la Méditerranée libyco-gréco-romaine.
En effet, le Dieu unique s'est fait à l'image du grand roi, le tyran que personne ne conteste. Il a le droit de vie et de mort sur ses sujets. Le polythéisme, en revanche, est un panthéon de plusieurs divinités, et il est libre à chacun de choisir son dieu ou sa déesse. Ce choix est sans doute l'élement qui a enfanté de la démocratie et de la liberté dans la Grèce et le monde qui l'entourait. Le grand roi de Perse était déifié quand Périclès, à la tête de la République d'Athènes, était un citoyen avant tout, comme tout Athénien libre. Tous les Perses étaient les sujets du grand roi, tous les Athéniens étaient considérés comme citoyens de la République d'Athènes. Le monothéisme, puissant, ne peut tolérer la démocratie. Seul le polythéisme, en tant que religion, est soluble dans l'échiquier démocratique.
Passons donc toutes les insultes et autres termes dévalorisants par lesquels les monothéistes qualifiaient nos lointains ancêtres, et essayons ensemble de nous intéresser à leurs croyances. Nous avons choisi dans ce présent article de vous parler de ce culte que nos ancêtres, parmi lesquels le roi Massinissa, vouaient au soleil. Nous avons choisi à l'occasion un texte de Lucien Jerphagnon qui a fait un compte rendu de cette croyance, dans son livre "Histoire de la Rome antique, les armes et les mots", page 451-452. Voilà ce qu'il écrit à propos du culte du soleil et de ceux qui le pratiquaient, c'est-à-dire nos ancêtres de l'antiquité :
"Ne nous y trompons pas : les gens de ce temps n'étaient pas plus stupides que nous. Ce qu'ils adoraient, en effet, ce n'était pas la simple matérialité[4] du soleil empirique, l'astre qu'on voit quand le temps est dégagé, le foyer de lumière et de chaleur qui fait pousser les récoltes et ainsi donne la vie. C'était cela, certes, mais c'était plus, infiniment plus. Depuis six siècles déjà (Là nous sommes sous l'empereur Aurélien, IIIème siècle après notre ère), le soleil était affecté d'une dimension philosophique dont nous n'avons plus la moindre idée aujourd'hui, où soleil est synonyme de vacances et de bronzage. Les philosophes même y inscrivaient leurs spéculations. Pour Platon, le soleil était l'image de l'idée suprême du Bien; pour les Stoïciens, c'était l'intelligence rectrice et comme le coeur du monde, c'était le symbole de la divinité éternellement productrice de tout ce qui est. Bref, les siècles succédant aux siècles, le Soleil était devenu, "par absorption", la figure du dieu universel. Et c'est bien pourquoi Aurélien plaça sous l'invocation de Sol Invictus[5] l'immense effort de restauration qu'il voyait s'imposer sur tous les fronts. C'est là qu'il allait puiser le courage qu'il lui fallait : dans la dévotion de ses ancêtres[6] ."
Vivre le paganisme
Etymologiquement, selon Jean Markale (Revue Questions De. N°34. Janvier-février 1980) le paganisme réfère aux croyances et aux rituels en usage dans les campagnes, chez les paysans (le mot provient du même mot latin "Paganus", habitant d'un pays), et cela en opposition aux croyances et aux rituels qui sont en honneur dans les villes. C'est-à-dire que toute idée du paganisme enferme nécessairement une idée de "non officiel", de "parallèle" et même de "contre-courant". C'est le cas d'Anzar et de son rite, célébré dans les villages kabyles[7], pour le retour des pluies. Les villes, quant à elles, prient Allah afin de faire tomber la pluie. Le culte d'Anzar est clandestin, non officiel, spécifique aux paysans kabyles. En revanche, la prière de la pluie, exécutée aux temps des sécheresses, est officielle, et elle est organisée par les hautes autorités du pays, considérées "légitimes" par les Kabyles eux-mêmes.
En Kabylie, il est très difficile de connaitre les frontières entre l'islam vécu par les Kabyles (l'islam kabyle, terme cher à nos politiciens démocrates) et le paganisme antérieur. En réalité, les Kabyles vivent un véritable syncrétisme : un mélange de paganisme, de croyances monothéistes, y compris judaïques et chrétiennes, qu'on appelle à tort l'islam.
Toujours selon Jean Markale, "le paganisme est vécu aujourd'hui au niveau de l'inconscient[8] . Les gestes accomplis, les paroles prononcées quotidiennement, les manières d'être de tout un chacun, ne sont pas le résultat d'un raisonnement logique élaboré mais d'une amplification considérable d'élements appartenant à la mémoire collective."
Jean Markale finit son article en rappelant que "le paganisme n'est jamais mort, puisque à partir du moment où le christianisme (c'est valable aussi pour l'islam[9]) vainqueur a cru l'éliminer. Il est demeuré comme un substrat, comme une pensée parallèle, toujours prête à surgir de l'inconscient. Le paganisme ce n'est pas l'absence de Dieu, l'absence du sacré, l'absence de rituel. Bien au contraire, c'est à partir de la constation que le sacré n'est plus dans le christianisme (et l'islam), l'affirmation solennelle d'une transcendance. L'Europe (ainsi que la Kabylie) est plus que jamais païenne quand elle cherche ses racines, qui ne sont pas judéo-chrétiennes (et islamiques pour la Kabylie). La dictature de l'idéologie chrétienne (et islamique) n'a pas étouffé les valeurs anciennes. Elle les a refoulées dans les ténèbres de l'inconscient. La dictature, une fois levée, il est normal que toutes ces valeurs reparaissent, plus fortes que jamais. Nous sommes à l'aube d'une nouvelle civilisation et, sans pouvoir prédire ce qu'elle sera, on peut être sûr que la nouvelle religion qui y en émanera sera imprégnée de tous les élements païens qui ont vu le jour avant l'introduction du monothéisme. C'est la loi des cycles." - Il ajoute pour conclure : "L'intérêt actuel pour la tradition populaire orale explique ce retour et se justifie, par la même occasion. Il s'agit de retrouver son âme perdue. Mais si Orphée s'est retourné avant de terminer son entreprise, gardons-nous de faire comme lui. Ce n'est pas la nostalgie du passé qui est factrice de progrès; c'est la vision de l'avenir. Toute attitude passéiste est illusoire : ce n'est que du folklore avec tout cela comporte de compromission. Vivre le paganisme, ce n'est pas seulement remonter aux sources, mais suivre le courant."
Voilà une belle invitation que les Kabyles pourraient entendre. L'eau est l'élément d'Anzar, faisons que celle-ci ne stagne pas, cassons les digues, laissons-la couler, puis suivons son courant et allons de l'avant, vers un paganisme libérateur et progressiste. Ecoutons notre ancêtre Héraclite qui nous murmure des Champs Elysées, chez Hadès : ne jamais se baigner deux fois dans le même fleuve.
[1]
Tous les Berbères connaissent Sidna Ali, mais rarissimes ceux qui évoquent Jugurtha, Dihia ou autres héros berbères. Le Berbère, exclu de l'histoire, s'est approprié l'histoire de l'islam et celle de l'Arabie.
[2]
Il y a encore quelques années, beaucoup de Kabyles se séparaient des leurs à cause de la religion : des pères chassaient leurs fils à cause du ramadan, du vin, de la viande de sanglier... L'islam n'a pas divisé uniquement le peuple berbère, il a réussi à semer la guerre même au sein des familles.
[3]
Djouhala : c'est par cette expression que les Arabo-islamistes traitent les peuples antéislamiques, en d'autres termes, cela signifie les ignorants, les barbares ou encore les sauvages.
[4]
Pareil pour les autres dieux et déesses de l’antiquité, représentés par des statues de pierres, de terre, de marbre ou de bronze... Personne n'adorait la matérialité de la statue, mais l'idée qu'elle représente. Zeus représentait le pouvoir, Hadès la mort, Vénus l'amour, etc. Que des choses éternelles qui ont beaucoup de pouvoir sur les mortelles. Les anciens n'adoraient pas les pierres, comme aiment le dire les monothéistes, mais l'idée de ce que la divinité représentée dégage.
[5]
Sol Invictus : le Soleil-dieu qui ne connait pas de déclin, puisqu'il repart pour une nouvelle course chaque 25 décembre. Le culte du soleil apparut sous l'empereur Aurélien comme le facteur d'unité religieuse et moral dont l'Empire avait besoin. S'il fallait une divinité universelle, en laquelle chacun, qu'il soit Romain, Grec, Africain, Egyptien, Syrien, Illyrien, put reconnaitre ses propres dieux : Apollon, Hélios, Mithra, Ra, Elagabal... C'était le dieu solaire de toujours et de partout, dont l'astre qui est aux cieux était la manifestation sensible. Quant à la date du 25 décembre, l'église l'a récupérée pour en faire la date de naissance de Jésus, le soleil invincible, consacré depuis "Fête de Noël". Voilà ce que dit Jean Markale (dans la revue Questions De. N°34, Janvier-février 1980) : "Noël, grande fête chrétienne, elle marque sur le plan rythmique saisonnier le grand changement, le renouveau. La terre abandonne sa période négative de regression. La tendance est inversée. Au point de vue chrétien, on fête l'anniversaire, entièrement fictif, de la naissance de l'enfant Jésus. Il est le nouveau soleil qui doit luire plus que le précédent. La fête est très suivie par les Chrétiens, mais elle l'est peut-être plus par les soi-disant incroyants qui la marquent par des réjouissances dignes des orgies antiques. Et cela, à peu près partout. Or, on sait que la fête de Noël correspond à la fête romaine des Saturnales : on y célébrait l'Âge d'Or mythique, le premier état du monde, où bêtes et gens vivaient en parfaite intelligence, dans la paix et la compréhension (d'où le motif du boeuf et de l'âne dans la crêche). Et ce jour-là, les valeurs étaient inversées. Le maître devenait esclave et les esclaves maîtres. Le rapport de l'enfant-dieu naissant misérablement dans la crêche est éloquent. Et que dire des fêtes des Fous du Moyen Âge, encore repérables dans le Carnaval, surtout dans les campagnes.»
[6]
Le soleil reste la source de toute vie. Sans lui, plus de vie sur terre. Les anciens de l'antiquité connaissaient sa valeur, toutes les récoltes : raisin, figues, olives,... sont "cuites" par lui. Personne ne peut vivre sans le soleil, mais tout le monde peut vivre sans Dieu monothéiste, comme l'avaient déjà fait nos djouhala ou les ancêtres égarés adorateurs des astres.
[7]
Le paganisme ne peut être, actuellement, après le triomphe du monothéime citadin, que rural : il est la somme de toute la mémoire des peuples, mémoire qui se manifeste par des contes et des récits oraux, des dictons et des chants, des rituels et des coutumes. Cette mémoire remonte très loin dans le temps, à tel point qu'il est difficile de donner une date à l'apparition des certains phénomènes. C'est le cas d'Anzar, chez les Kabyles. Personne ne peut dire sa date d'apparition. Mythe tardivement écrit, qui a subi maintes transformations à travers le temps, de plus le chaos chronologique, créé et entretenu par l'islam, le renvoie dans les ténèbres du temps.
[8]
Dans l'inconscient d'un Kabyle, l'olivier est le plus sacré des temples, plus sacré que les lieux de cultes monothéistes, sa maison est plus sacrée que la Mecque, appelée par les Citadins la "Maison de Dieu". Un proverbe kabyle dit : "Axxam-is ur t-id-yeniḍ, ar lğamaε yeddem amzir/Sa maison il ne l'a pas nettoyée, il a pris le balai pour balayer la mosquée", ou bien l'autre proverbe qui dit : "Ṭṭεam yezwar taẓalit/Le manger d'abord, la prière après."
[9]
Les mots islam et kabyle sont rajoutés par nos soins afin de mieux d'expliquer notre cas kabyle. Nous avons fait ce choix, car pour les musulmans, les critiques faites par les philosophes, les artistes, les intellectuels et les savants au monothéisme, notamment au Christianisme, sont tout à fait normales, car seule l'islam serait la vraie religion. Pour eux, la critique du Christianisme ne concerne que le Christianisme. Ils ne font jamais l'analogie entre l'Islam et le Christianisme, au point que des intellectuels laïcs attendent avec impatience l'arrivée d'un Spinoza musulman, comme si Spinoza ne suffisait pas...